Et si... et si nous restions plus longtemps au carnaval?
Et si... et si nous dansions un peu plus longtemps au bal...?
Et si... et si un noir torrent de haine habitait nos âmes creuses,
Ces âmes qui farfouillent les recoins haineux de nos regards aveugles,
Ces âmes qui bafouillent les coins galeux de nos paroles affreuses,
Ces âmes en qui bouille des soins baveux, bègue et qui beugle,

Les lèvres de la pénombre, l'hécatombe du boulevard des milles damnés,
Le souvenir oublié, mémoire effacée, que me reste-t-il dans l'écho de ce silence?
Alors que le vent tourne et que les feuilles virevoltent, çà et là, détraquées,
Que me reste-t-il donc dans la peau de cette incohérence...?

Et sous les ongles, il y a des échardes et sur la langue, il y a des clous,
Sur mon front, des épines et entre mes dents, des bouts
De verre, dans mon estomac, il y a des fous,
Et dans ma tête, des poux,

Estomaqué par la voix de l'étrange,
Le désir hante mes phalanges,

Et les doigts baladeurs, je joue des mélodies sur un corps froid, métis,
Et je laisse mes lèvres gercée alors que sur mes fantaisie, mes dents crissent...

Des fois, j'aimerais bien disparaître dans la tempête de mes idées à mon tour,

Parfois, j'aimerais bien fuir, moi aussi.