La mémoire, dit-on, serait une faculté qui oublie. L'âme des gens est-elle si frivole, si faste et tête en l'air qu'elle oublierait facilement ce qui se retrouve au sein de son essence? Le coeur aurait-il si d'importance et encore, c'est à se demander si le coeur ne l'emporte pas sur la tête chez beaucoup (trop?) de gens.

Nous sommes les hôtes de Séraphin, nous sommes les enfants de la liberté, nous sommes la génération du progrès. Selon certains, nous sommes la progéniture du péché, nous ne sommes ou sommes selon le hasard des jours. Parfois, l'on s'invente des chimères pour passer le temps, parfois, l'on se souvient de souvenirs anciens pour remonter le temps... Pourtant, rien ne peut changer, tout ne peut qu'être regretter. Bien que l'on sache qu'il ne faut jamais rien regretter, tout le monde l'a fait, une fois, deux fois, milles peut-être, tout compte fait est-ce si important?

Hier, je me suis éveillé aux côtés d'un amour mort, du cadavre d'une fleur. Aujourd'hui, je m'endors sur l'envie envers les vieux jours que je possède et demain, j'aurai oublié tous ces détails. J'oublie tout, un peu comme tout le monde. J'oublie même parfois d'oublier, ce qui peut être problématique.

Parfois, je crée des univers, cybernétiques, fantasques, poétiques puis, je les oublie de nouveau.

Parfois, je parle de manière prétentieuse, car j'oublie ce que j'ai apprit, ce en quoi je crois, ce que je fais...

Parfois, je lâche de croquer la lucidité pour mordre violemment la sottise. Est-ce vrai?

Parfois, je doute des phrases que je dis, des mots que j'emploie, parfois, je ne comprend pas ma langue et décortique ses bizarreries, ses syllabes, ses voyelles, ses fautes, ses règles, j'écris et je parle sans trop savoir si je me comprends ou si on me comprend.

Parfois, oui parfois, je me laisse aller au rythme de mes instincts.

Parfois, j'agis au piffe ou à l'impression.

Parfois, j'agis sous le coup de l'impulsion.

Parfois je crois à l'intangible, à l'abstrait ou aux fantômes et parfois pas.

Parfois, je cesse de fumer la clope, parfois je reprends. Je fais de l'exercice, je me fais coquet, puis, je deviens laid et je m'empiffre de nourritures empoisonnées.

Parfois, je divague ou je reste pris aux sonorité et à la portée d'un mot;

Parfois, parfois, parfois...

Des fois, je change. Parfois non.

Puis, je m'éveille le surlendemain et tout est différent: ma nourriture goute meilleure, mon eau est plus fraîche, mes idées sont neuves, claires, fluides. Il fait soleil, il neige, il pleut. J'aime à à m'exposer aux caprices du temps.

Et enfin, la journée d'après, elle, porte une tournure différente en son sein et tout recommence ou change dramatiquement.

Parfois, je me demande quel effet cela fait-il d'être un oiseau; de voler, d'être un poisson; de nager, d'être un autre mammifère.

Parfois, j'aimerais cesser de penser ou de ressentir l'émotion, puisque tout cela me tue et m'anime à petits feux bien trop brûlants.



- V.